Los Angeles 1984, le rêve américain

par So - Florian Lefèvre

Temps de lecture30 min

Los Angeles 1984, le rêve américain

1984 n’est pas qu’une célèbre dystopie littéraire. C’est aussi une glorieuse année pour le football français. Grâce à l’Euro remporté à domicile par la bande à Michel Platini ? Pas seulement ! Cet été là, aux États-Unis, une bande de beach boys tout en moustaches vivent leur rêve américain et signent un immense exploit. A Los Angeles, l'équipe de France de Football remporte le seul sacre olympique de son histoire. Quarante ans plus tard, la boîte à souvenirs est encore bien remplie.

Le casting

Albert Rust, gardien et capitaine
Philippe Jeannol, défenseur
Dominique Bijotat, milieu
Guy Lacombe, ailier
Daniel Xuereb, co-meilleur buteur du tournoi
Henri Emile, chef de délégation et adjoint du sélectionner Henri Michel
Mécha Bazdarevic,
adversaire yougoslave

Equipe de France football 1984 Jeux Olympiques

CNOSF / Presse Sports

California Dreamin'

Les Bleus sont des bleus

Daniel Xuereb : Notre sélection olympique, c’était un peu une équipe de France bis. On était trop vieux pour jouer en espoirs et barrés par la concurrence en équipe de France A. 

Philippe Jeannol : Pour la plupart, on était des pros confirmés. Pendant deux ans, on a joué une quinzaine de matchs ensemble et on n’en a pas perdu un jusqu’à la médaille d’or à Los Angeles !

Albert Rust : Avant les qualifications, on était allé en Chine. La fédération française de football avait organisé cette tournée en 1983 pour créer de la cohésion. En tout, une trentaine de joueurs ont participé pour 17 retenus aux Jeux Olympiques.

Dominique Bijotat : On a fait des qualifications de haut niveau, en battant l’Espagne et la Belgique. Ensuite, c’était les barrages face à l’Allemagne (de l’Ouest).

Guy Lacombe : Sur le plan émotionnel, ce n’était pas un match semblable à un autre. Toute la France était à la fois traumatisée et fière de ce qui s’était passé en demi-finale du Mondial 1982. A l’aller au Parc des Princes, on fait match nul 1-1… Il fallait donc gagner en Allemagne au retour. 

Albert Rust : Le match était à Bochum, le stade était en plein… En début de match, on concède un penalty. L’attaquant d’Hambourg, Jimmy Hartwig, le tire et j’ai la chance de l’arrêter !

Philippe Jeannol : Sur le terrain, Dieter Schatzschneider mavait mis beaucoup de coups. Cela m’a énervé, j’ai  attendu que le ballon parte devant et je lui ai donné un coup de poing. Mais au moment où je lai frappé, larbitre sest retourné. Carton rouge direct. Jai cru quon nirait pas aux JO à cause de moi… 

Daniel Xuereb, équipe de France olympique Los Angeles 1984

CNOSF / Presse Sports

Daniel Xuereb, co-meilleur buteur du tournoi

Daniel Xuereb : Non seulement on était challengers mais on était réduit à dix contre onze…

Philippe Jeannol : Je me voyais comme le fautif mais aujourd’hui, je me dis le contraire : j’ai bien fait de sortir puisque derrière les gars se sont démultipliés pour arracher la victoire et peut-être qu’à onze contre onze, ce ne serait pas arrivé… Donc je revendique la qualification aux Jeux Olympiques. (sourire)

Guy Lacombe : Le but de la qualification ? Je m’en rappelle très bien. C’était une contre-attaque sur le côté droit : Jean-Christophe Thouvenel centre, la défense allemande repousse le ballon et moi, je contrôle et je mets un tir qui part dans la lucarne ! Dans le dernier quart d’heure, on s’est battu comme des lions pour tenir la qualification [victoire 1-0].

Albert Rust : Se qualifier pour les Jeux, c’était déjà une récompense. En ce qui me concerne, la dynamique du Championnat d’Europe m’a aidé [le gardien et capitaine de la sélection olympique est le seul joueur tricolore titré successivement à l’Euro puis aux JO]. On a su construire un groupe fantastique. L’ensemble des joueurs pensaient avant tout au collectif.

La méthode Henri Michel

Equipe de France de football olympique 1984 Los Angeles

CNOSF / Presse Sports

Henri Michel et son boys band à l'aéroport

Dominique Bijotat : Je pense que la victoire des Bleus de Michel Platini nous a donné de la force. On s’est dit : « nous aussi, on a notre chance ». On n’était pas la meilleure équipe des JO, mais on était la plus difficile à battre parce quon affichait de la solidarité. Le sélectionneur Henri Michel nous laissait une forme dautonomie pour nous exprimer.

Guy Lacombe : C’était loin d’être un garde-chiourme. Il avait le don de responsabiliser les gars. Moi, jai été un footballeur amateur jusqu’à mes 21 ans. Après, je suis parti à Albi et jai fait un essai à Nantes en 1976. Pour mon premier échauffement, le grand capitaine du FC Nantes vient me voir et me demande : « tu aimes les ballons dans les pieds ou en profondeur ? » (rires) Ça, c’était Henri Michel. Il voulait que chacun soit dans les meilleures dispositions possibles pour le groupe.

Philippe Jeannol : On avait tous joué avec ou contre lui en club. C’était une relation mutuelle de confiance et de respect. Et puis, on était un groupe mûr. On savait aussi se donner des limites.

Dominique Bijotat : Au premier tour du tournoi olympique, on n’a pas été brillants sur le terrain, en revanche, on a mis en place des activités en dehors qui nous ont permis de gagner les JO.

On était allé à la pêche au thon. Le soir, on avait fait un barbecue avec nos prises. On a développé une force qui nous a permis daller au bout. 

Patrice Garande, Albert Rust, Guy Lacombe, Jean-Christophe Thouvenel en train de déguster le barbeuc' en question

CNOSF / Presse Sports

Patrice Garande, Albert Rust, Guy Lacombe, Jean-Christophe Thouvenel qui se régalent en terrasse

Escale prolongée dans le Maryland

Henri Emile : En 1984, pour la première fois, des joueurs professionnels étaient autorisés à participer aux JO s’ils comptaient moins de six sélections en équipe nationale A. Jusque-là, les équipes d’Europe de l’Est dominaient les compétitions olympiques parce qu’elles étaient composées de militaires officiellement amateurs mais officieusement professionnels. [A noter que l’édition de Los Angeles a été boycottée par les pays de l’ancien bloc soviétique en réponse au boycott de celle de Moscou par certaines nations alignées sur la position des Etats-Unis, ndlr]

Philippe Jeannol : Au premier tour, notre camp de base était à Annapolis, sur la côte nord-est des Etats-Unis, à 4000 km de Los Angeles. On était à un tournoi de foot, mais pas aux Jeux Olympiques. Si on s’était fait éliminer en phase de poules, on n’aurait pas eu l’impression d’avoir participé aux JO. quelque part, c’était aussi une source de motivation pour continuer la compétition. 

Henri Emile : L’image qui me revient, c’est notre déplacement entre l’aéroport et la ville d’Annapolis. Il y avait un hélicoptère et plusieurs voitures de police qui escortaient notre car. C’était impressionnant à l’époque. 

Albert Rust

On commence par un match nul 2-2 face au Qatar, qui n’était pas une référence. Est-ce que j’ai tapé du poing sur la table, en tant que capitaine ? Oui, car on filait un mauvais coton.

Guy Lacombe et Albert Rust déçus après le match contre le Qatar

CNOSF / Presse Sports

Guy Lacombe et Albert Rust déçus après le match contre le Qatar

Guy Lacombe : Vous connaissez les Français… Quand on est dos au mur, on est plutôt pas mal… Cette difficulté nous a permis de resserrer nos liens. Ensuite, on a gagné 2-1 contre la Norvège.

Daniel Xuereb : Lors du troisième match, on a fait match nul 1-1 face au Chili. On savait que ce résultat nous assurait la qualification en tant que premier de groupe - et aussi un quart de finale à Los Angeles. On a commencé à bien jouer au ballon à partir des quarts de finale et on est monté en puissance.

Le Village Olympique

Albert Rust : A Los Angeles, on avait la chance de résider dans le village olympique - enfin, à l’époque, ce n’en était pas encore tout à fait un village. On était logé sur le campus d’une université [de Californie du Sud], à six ou sept par appartement.

Henri Emile

Les joueurs dormaient sur des matelas posés sur le sol. Trois jours après, quand d’autres appartements se sont libérés, ils ont voulu rester à dormir à sept au même endroit. (rires)

Los Angeles 1984

CNOSF - Presse Sports

Au village comme à la plage, Jean Claude Lemoult, José Touré et François Brisson s'amusent comme des petits fous

Daniel Xuereb : On partageait notre immeuble avec d’autres athlètes français : les basketteurs, Muriel Hermine (nageuse synchronisée), Joseph Mahmoud (coureur de 3 000 mètres steeple) Il y avait une animation continue. Ça grouillait de monde ! La cafétéria était pratiquement ouverte 24 heures sur 24.

Guy Lacombe : Je me souviens d’avoir sympathisé avec (Christophe) Tiozzo, le boxeur. Quand il a perdu (en demi-finale), on était tous déçus pour lui.

Dominique Bijotat : Qu’est-ce que c’est beau de rencontrer des sportifs de tous les continents, qui sont réunis par le même événement ! Cette réunion-là m’a toujours fasciné.

Guy Lacombe

Les discussions avec les autres athlètes permettaient de s’ouvrir aux autres disciplines, de connaître les difficultés de chacun… Il y avait aussi des sportifs qui ne comprenaient pas pourquoi, nous, footballeurs, on était là, vu qu’on était joueurs professionnels.

Philippe Jeannol : On s’entraînait le matin. Henri Michel nous conseillait de faire la sieste l’après-midi… Bon, bah, on ne faisait pas du tout ça ! (rires) Dès qu’on finissait l’entraînement, on allait déjeuner vite fait à la cafétéria et on partait au Coliseum [le stade d’athlétisme]. On prenait un bus qui nous déposait en bas de la tribune en cinq minutes.

Carl Lewis

CNOSF / Presse Sports

Carl Lewis en train d'admirer Daniel Xuereb dans les tribunes du Coliseum

Dominique Bijotat : Je me souviens très bien être allé voir Carl Lewis au saut en longueur. Ce jour-là, il réalise son premier saut [avec une marque à 8 m 30] et se rhabille parce qu’il pense que c’est suffisant pour être champion olympique - et ce sera le cas ! Pour la finale du 100 m, on était quelques-uns aux premières loges pour voir Carl Lewis déposer ses adversaires. 

Philippe Jeannol : On était assis à côté des journalistes, proche de la ligne d’arrivée. C’était impressionnant !

Dominique Bijotat : Devant la précision de ses gestes, je suis vraiment pris par l’émotion. A ce moment-là, je redeviens un gosse…

> Revivez les performances de Carl Lewis à l'épreuve du 100 mètres aux Jeux Olympiques de Los Angeles 1984.

Do You Speak Football ?

Dominique Bijotat : L’affluence qui dépassait les 100 000 spectateurs en finale du tournoi de football ? Très sincèrement, je ne m’en rendais pas compte.

Daniel Xuereb : Le stade était complètement ouvert et l’ambiance n’avait rien à voir avec celle que l’on retrouve à Marseille où le public gueule tout le match… Pour les Américains, le football, c’était une découverte. Quand on est arrivé au Rose Bowl de Pasadena, on a vu beaucoup de camping-cars…

Henri Emile

… les gens préparaient des grillades sur le parking.

Guy Lacombe : C’était des spectateurs disons…Enthousiastes. 

Dominique Bijotat : Parfois quand un ballon anodin montait en l’air et le public applaudissait… (rires)

Philippe Jeannol : On sentait que ce n’était pas un public très averti. S’il y avait deux duels à la tête de suite, ils étaient debout…

François Brisson
Du coup, on imagine plutôt bien le public en furie sur cette course anodine de François Brisson

Dernier Carré (magique)

Daniel Xuereb : Notre match le plus abouti, c’était contre la Yougoslavie en demi-finale. Beaucoup de joueurs ont ensuite fait les beaux jours de leur équipe nationale [au tour précédent, la Yougoslavie avait brillamment gagné 5-2 contre l’Allemagne de l’Ouest, l’équipe battue par les Bleus en barrages mais finalement repêchée suite au boycott des sélections de l’ex-bloc soviétique, ndlr].

Mécha Bazdarevic : C’était la deuxième fois en quelques semaines que jaffrontais une équipe de France. A lEuro, nous avions perdu 3-2 à Saint-Etienne. En comparaison, les Bleus de Michel Platini, Alain Giresse, Jean Tigana et Luis Fernandez dégageaient plus de maturité, de caractère et dexpérience, mais l’équipe de France olympique était aussi une belle équipe.

Dominique Bijotat : On mène 2-0, ils reviennent à égalité, on va en prolongation et on gagne à 11 contre 9. Ce jour-là, je fais mon meilleur match, en étant impliqué sur les quatre buts.

Jean-Louis Zanon
Jean-Louis Zanon survolant le milieu de terrain Yougoslave

Mécha Bazdarevic : On se disait que si on gagnait cette demi-finale, la médaille d’or était pour nous. Malheureusement, on a reçu plusieurs cartons rouges. Physiquement, les Français nous ont dominés et on a craqué.

Henri Emile

Le médecin du comité olympique - avec qui on était proche - nous faisait passer quelques bouteilles de champagne après chaque victoire… 

Albert Rust : La Yougoslavie, c’était vraiment le gros morceau. La finale face au Brésil était difficile à aborder sur le plan émotionnel, mais on a fait preuve de beaucoup de qualités mentales pour maîtriser le match [victoire 2-0 des Bleus après une première période plutôt dominée par le Brésil, ndlr].

France Brésil Los Angeles 1984

CNOSF / Presse Sports

France-Brésil en finale d'une compétition intercontinentale est une histoire d'amour (oui) qui a commencé bien avant 1998

Daniel Xuereb : Le but que je retiens ? Le dernier, celui qui scelle la victoire et nous permet d’avoir la médaille d’or autour du cou. Ce n’est certainement pas le plus beau, mais c’est celui qui compte le plus à mes yeux.

Dominique Bijotat : Cette victoire, c’était un moment fort entre copains. Le coach a fait le tour du Rose Bowl sur les épaules de ses joueurs. On avait réussi ensemble !

Henri Emile en conquérant de l'Amérique

CNOSF / Presse Sports

Henri Emile en conquérant de l'Amérique

Philippe Jeannol : L’image qui me revient en tête ? La montée sur le podium pour recevoir nos médailles d’or ! Là, on prend vraiment conscience qu’on a gagné, que tout le monde doit nous regarder en France.

Daniel Xuereb : Recevoir la médaille d’or, ça reste le plus beau moment de ma carrière. Pourtant, j’ai participé à la Coupe du monde 1986, mais je ne me sentais pas aussi impliqué qu’avec cette équipe olympique.

Equipe de France olympique football los angeles 1984

CNOSF / Presse Sports

Il sont beaux nos Bleus, sur la plus haute marche du podium

Guy Lacombe : Malheureusement, on n’a pas pu vivre la cérémonie, ni à l’ouverture, ni à la fermeture. Les clubs nous attendaient pour la reprise du championnat. 

Philippe Jeannol : On est champion olympique le samedi et le mardi il y a match de championnat. Le bémol, c’est que cette médaille d’or n’a pas été bien fêtée. Il n’y avait rien de prévu. Nos familles ne sont pas venues. On a bu un peu de champagne dans une chambre…  On savait qu’il fallait reprendre l’avion le dimanche soir.

Guy Lacombe : En 2000, avec ma femme et mes deux enfants, nous sommes allés à Las Vegas en faisant une escale à Boston. A l’aéroport, il fallait reprendre les bagages pour changer de terminal. On était complètement paumés et là, je suis tombé sur un agent de sécurité qui nous avait accompagné lors du premier tour en 1984 ! Je ne sais pas comment, mais il m’a reconnu et nous a orientés pour qu’on prenne le vol vers Las Vegas… 

Henri Emile : Je vais vous raconter une anecdote. Cet été-là, il restait un jeu de maillots fourni par Adidas pour le championnat dEurope. Ce jeu nous a servi tout au long des Jeux Olympiques. Après chaque match, avec Jacky Thiébaut (l’autre entraîneur adjoint), on rinçait les maillots des Bleus dans une baignoire et on les faisait sécher pour que les joueurs puissent les porter au match suivant. Quand il y avait des échanges, c’étaient des maillots qui n’avaient pas été portés, de tel sorte que jusqu’à la finale, les joueurs ont porté les mêmes maillots que l’équipe de France sacrée championne d’Europe un mois plus tôt.

Guy Lacombe

Je suis fier de cette médaille d’or parce que je me considère comme un amateur de mon sport dans le sens étymologique : je l’aime passionnément. Et je pense que mes seize camarades partagent le même sentiment.

Le parcours des Bleus aux JO

Au premier tour : France-Qatar 2-2 ; Norvège-France 1-2 ; Chili-France 1-1
En quart de finale : France-Egypte 2-0
En demi-finale : France-Yougoslavie 4-2 après prolongation
En finale : France-Brésil 2-0

Equipe de France Olympique football Los Angeles 1984

CNOSF / Presse Sports

La photo de famille, cheeeeeese !

L’effectif français avec les clubs respectifs lors de la saison 1983-84

 

Gardiens : Michel Bensoussan (FC Rouen), Albert Rust (FC Sochaux-Montbéliard)

Défenseurs : William Ayache (FC Nantes), Michel Bibard (FC Nantes), Philippe Jeannol (AS Nancy-Lorraine), Didier Sénac* (RC Lens), Jean-Christophe Thouvenel (Girondins de Bordeaux)

Milieux : Dominique Bijotat (AS Monaco), Jean-Claude Lemoult (Paris Saint-Germain), Jean-Philippe Rohr (FC Metz), Jean-Louis Zanon (AS Saint-Etienne)

Attaquants : François Brisson (RC Lens), Patrick Cubaynes (Nîmes Olympique), Patrice Garande (AJ Auxerre), Guy Lacombe (Toulouse FC), José Touré (FC Nantes), Daniel Xuereb (RC Lens)

Sélectionneur : Henri Michel 

* victime d’une fracture à la mâchoire lors de la demi-finale, Didier Sénac est le 17e joueur qui manque sur les photos des Bleus avec les médailles d’or autour du cou

Jean-Philippe Rohr, Daniel Xuereb, Patrick Cubaynes

CNOSF / Presse Sports

Une dernière pour la route, et celle-là elle est collector : Jean-Philippe Rohr, Daniel Xuereb et Patrick Cubaynes se pavanant sur les plages de LA

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